Boltanski – Personnes

Publié le par Etudiants Paris8

Au grand palais

Du 13 janvier au 21 février

4 euros ou 2 euros tarif réduit (carte étudiant en art)

je me suis rendue il y a deux jours voire la fameuse exposition de Christian Boltanski, qui se déroule en se moment même dans la majestueuse Nef  du Grand Palais.

Boltanski à beau être un des artistes les plus en vue dans le cadre de l’art contemporain, je n’ai jamais pris le temps de me renseigner véritablement sur son oeuvre, et n’ayant en tête que ses travaux sur la mémoire et l’enfance, c’est en toute innocence que je suis allée voire de quoi il retournait.

Boltanski veut jouer des émotions et du ressenti du spectateur et de ce point de vue-là, c’est réussi.

Lorsque l’on pénètre dans l’immense nef glacée (eh oui, point de chauffage, ne nous plaignons pas, cela fait partie de l’expérience !) il faut d’abord contourner un immense mur composé de centaines de boîtes rouillées, toutes numérotées. Ainsi, dès le premier instant, l’artiste nous installe dans une ambiance très oppressante, accentuée par le bruit constant que délivre les enceintes installées en hauteur. Il est assez étrange de se sentir oppressé dans un espace aussi grand, avec vue sur le ciel et ses oiseaux, qui plus est.

La pièce est composée de grandes allées de vêtements étalés au sol et séparées par des poteaux en fer, sur lesquels sont accrochés de petites enceintes qui délivrent le son d’un cœur différents chacune. Le son des cœurs s’ajoute à ce bruit ambiant de machine, d’usine ou d’on ne sait trop quoi.

Ces allées de vêtements évoquent tout de suite un camp de réfugiés ou autre centre concentrationnaire... ambiance glauque donc, glaciale, renforcées par l’énorme pile de vêtements au centre, au fond de la nef. Un bras mécanique descend attraper des vêtements en haut du tas, pour les relâcher quelques mètres plus haut…les habits retombent en effectuant une petite danse dans l’air toujours aussi froid de la salle.

Le bruit du bras mécanique, grincements et autres, vient s’ajouter à ceux évoqués plus haut pour parfaire le léger sentiment de malaise qui flotte dans l’air..

 

Sur la brochure Boltanski parle d’« espace d’immersion », car son but est de rendre floue la frontière entre œuvre d’art plastique, théâtrale ou musicale. De ce fait le spectateur fait partie intégrante de l’œuvre et ajoute de par sa seule présence une pierre à l’édifice. En effet lorsque l’on est à un bout de la nef et que l’on voit les « autres » évoluer dans l’espace, entre les allées, s’arrêter pour écouter, se baisser, lever les yeux...on comprend immédiatement les dires de l’artiste et l’importance de son choix.

Personnes traite de sujets vastes et universels tels que la mort, la vie et ses hasards et invite le spectateur, quel que soit sont parcours et ses connaissances dans l’art contemporain, à se poser des questions. Même si celle-ci doivent rester sans réponses.

L’œuvre de Boltanski est assez dure et certains n’aimeront certainement pas l’angoisse, même ténue, qu’elle peut provoquer. Pour ma part, j’en garde le souvenir d’une expérience à part entière avec ses défauts et ses qualités, mais assez unique je dois admettre.

Suzie

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